mercredi 14 janvier 2015

Je m'égare, hagard, à la gare...d'Argenteuil!

Gare à la gare!
Ce week-end encore, je revenais du rassemblement parisien en hommage aux victimes des attentats, accompagné de ma mère.
Après le soulagement ressenti au travers de cette manifestation solidaire, humaniste, nous nous sentions ragaillardis.
- "Où es-tu garé?"
- "Juste à la sortie de la gare" (Côté Orgemont)
- "Ce n'est pas là que tu t'es déjà fait fracturer ta voiture?" (Deux fois, mais la deuxième fois, j'ai eu honte de le lui dire)
- "Si", soupirais-je.
- "Ca craint ici", conclua-t-elle.

Encore une fois, je ressentis un sentiment de honte, comme, je crois, à chaque fois que je passe par là accompagné. Quand je suis seul, je me sens à chaque fois, et ce, depuis quatre années de migrations pendulaires, empli de consternation, de frustration mêlée de colère, et d'un profond sentiment d'injustice. Il faut dire que le contraste est pour le moins saisissant quand nos chaussures reluisent encore d'avoir caressé les trottoirs du 8ème...
...Et quand nos yeux pleurent de voir cette désolation ambiante (ou cette ambiance désolante).

Voyez cet entrepôt taggé depuis tellement d'années que l'on s'y est fait, qu'on ne fait plus attention à lui, qu'on l'ignore comme on jette le voile sur le communautarisme à Argenteuil.
Mais, il est là, de tout son long, de tout son poids; et il pèse lourd sur les consciences.
Et pensez au couple parisien, marié, deux enfants, venu pour visiter une belle meulière à la Colonie... Je ne suis pas sûr qu'ils confirment la visite après avoir vu l'immonde usine (et les autres immondes usines qu'elles cache)... difficile de gentrifier la zone ou de faire de la mixité sociale, pourtant absolument nécessaire.
Pire, la gare est une entrée de ville, une étape sur le parcours de milliers de franciliens. Ainsi, sur cet entrepôt se posent les premiers regards des gens qui arrivent ou même ne font que passer.
Voilà notamment pourquoi mes amis pontoisiens qui ne connaissent pourtant pas Argenteuil me disent:  "Habiter Argenteuil? Jamais! Ce n'est pas une ville sûre!"
Voilà pourquoi l'image d'une ville insécuritaire perdure et ne saurait la rendre attractive, au-delà de tous les efforts de nos élus... tant qu'on ne cassera pas ce bâti dégradé vu de tous et, partant, l'image dégradée de notre ville telle que vue par tous.

Et, en ces temps de prise en compte tardive d'une nécessaire hausse de la sécurité dans notre société laxiste, sans verser dans la psychose, en en faisant peu, on en fera beaucoup!

Démolissons cet entrepôt ou, à tout le moins, repeignons-le, rénovons le, sécurisons ses abords!

Ca ne vous saute pas aux yeux à vous qui passez par là? Monsieur le Maire?

PS: A qui est cette caravane postée devant? l'installation a l'air louche... Monsieur le Maire, est-elle permise?

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